Voyage imaginaire sur des chemins détournés à la lumière des rêves
Dès son enfance au milieu des vignes, VÉRONIQUE LE PAIRE a trempé ses doigts dans la matière et travaillé à partir des nuances du jus de raisin. Comment s’arrêter en si bon chemin lorsqu’on a abordé avec bonheur la vie dans un monde riche en couleurs et en sensations ? Ses études aux Beaux-Arts auront contribué à enrichir ses expériences de matière et à conforter ses choix d’expression artistique.
Techniques mixtes, couches successives comme des sédiments de mémoire, « beaucoup de matière » dit VÉRONIQUE avec une chaleur dans l’expression, un enthousiasme exprimant une force de création.
Il y a le monde de l’artiste où les éléments se télescopent, se neutralisent, se fondent, émergent. Il y a ces toiles habituellement de grande dimension où VÉRONIQUE n’oublie jamais les personnes de son entourage, celles qui ont traversé sa vie, l’ont façonnée. Clins d’œil, fractures habilement suggérées, émotions sensiblement perçues. Souvenirs filtrés, dont seule une pointe émerge marquant l’importance de l’empreinte.
Chemins détournés de la conscience, expression fine de l’évolution vers l’harmonie. De la petite bouteille de coca pour étancher une soif de rêves au regard happé par les aiguilles de la pendule qui rythme notre vie et dont il faut se détacher. De la partition du temps rouge passion à l’univers des bleus séduisants. Du chat chéri faisant naître d’autres chats imprévus… Ombres abstraites, lumières créées, part de l’ombre, part de l’émergence contrôlée, fondue dans la douceur des couleurs. Des petits mots ici ou là, entre les mots généreusement offerts par Véronique.
VÉRONIQUE LE PAIRE nous emmène sur un jeu de pistes, à la découverte d’indices enroulés autour des êtres, de la poésie des titres. Elle bâtit son imaginaire et son œuvre vient à la rencontre du nôtre car lorsque nous entrons dans l’exposition, nous sommes un peu d’elle et nous cheminons en suivant le lien d’harmonie créé tout autour de la salle, de tableau en tableau, jusque dans le vestibule où s’impose l’œuvre maîtresse : « Les rêves inaccessibles ».
Rêves inaccessibles ? Parce qu’ils tissent des liens entre le monde de l’artiste et celui des spectateurs et que personne ne détient la vérité ? Parce qu’ils poussent VÉRONIQUE à toujours explorer plus loin son moi à la lisière du monde ? Parce que les couches du projet comme les jours et le tic- tac des heures, s’impriment sur la peau, dans la tête, devant les yeux et se déposent sur les toiles ? Parce qu’il faut sans cesse jongler avec la part de l’ombre et la part de la lumière qui nous composent ?
Lors du vernissage DANIELLE FORTIN, directrice de la MAISON DES CINQ SENS fit part de son plaisir à accueillir une adhérente et ses œuvres.
VÉRONIQUE LE PAIRE a déjà exposé les années passées dans des lieux privés, sur les bords du Bassin, au Canon, ou encore dans la Salle Capitulaire de Mably. Hier soir, L’ambiance était chaleureuse; beaucoup d’amis, de membres de sa famille et de passionnés d’art étaient présents.
VÉRONIQUE aime les œuvres qu’elle met longuement au monde et son visage s’illumine lorsqu’elle emmène le spectateur sur ses chemins d’expression pour lui communiquer sa passion.
N’hésitez pas à pousser la porte ; l’exposition est à voir à la MAISON DES 5 SENS jusqu’au 15 décembre.
Maïté L
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