L'exposition de rentrée: "Roches en fusion" CAROLINE FRECHINOS
« On a vu souvent rejaillir le feu de l’ancien volcan qu’on croyait trop vieux »
Jacques Brel
« Magma, Pleins feux, incandescence, anfractuosités, embrasement, flamboiement, abysse rocheux, chaos »…
Lorsque nous entrons dans le fond de l’œuvre de CAROLINE FRECHINOS, nous sommes au cœur du monde, les deux pieds sur quelque volcan . Ne vous fiez pas à l’apparente douceur des verts, gris ocres ou même aux embrasements adoucis par la tempera, la détrempe ou l’acrylique , cette technique qui donna par le passé de si belles carnations aux personnages des peintres, mais pas seulement.
Ici, la terre et le ciel semblent sommeiller, soit parce que nous les tenons à bonne distance, soit parce que notre intellect nous met à l’abri des assauts du temps et des éléments. Réflexe de survie, de papillons au gré des vents et des tempêtes de sable. Nous sommes ces papillons désireux de ne pas brûler nos ailes, de ne pas céder à nos propres volcans. Nous entrons ici de plain-pied dans l’abstraction, dans la suggestion d’un voyage poétique qui ne retient que le voyageur désireux d’accepter de se faire prendre par le bout du regard, par la magie du traitement des couleurs ou bien encore par la poésie des mots. Après avoir goûté au caractère paisible de l’atmosphère, il faut s’approcher, pas à pas, se saisir du fil et le laisser essaimer, en mots, en silences, en interrogations. Ne pas avoir peur du silence. Il est lourd de tout ce qui le recouvre d’un voile pudique. Il contraste si fort avec la vitesse effrénée du monde qui nous entoure qu’il nous faut l’accepter, lui donner tout l’espace poétique qui lui revient.
Il reste le « damier ». Est-ce l’espace d’une accroche ordonnée où faire vivre notre marge d’espoir en nous jouant de l’émergence du passé « fossiles » ?
Impressions/Maïté L
Commenter cet article