Josette Tabouret nous fait "signes" et nous convie à un voyage initiatique
Sitôt la porte de la rue franchie, puis celle de la salle d’exposition, nous sommes happés par diverses sensations : couleurs, graphismes, langage des signes, mots qui nous poussent à suivre le fil rouge que Josette a déroulé pour nous et à chercher de part et d’autre à entrer dans des mondes de connaissances dont les clés s’imposeront peu à peu. Car il s’agit bien de connaissance. Franchir une porte aux serrures multipliées c’est changer de vie, accéder à une réalité supérieure, voir dans le miroir les reflets de ces évolutions.
Josette a commencé son parcours alors qu’elle était enseignante. Elle est entrée en expression, forte de toute la richesse de sa pédagogie construite à l’Ecole Maternelle ; Une richesse dont on ne se départit jamais. Elle est entrée en peinture, en graphisme, en mots, comme on entre en religion et a laissé sa créativité s’étendre au gré des différentes techniques apprivoisées.
Aujourd’hui son cheminement est habité d’un souffle de vie puissant où l’intime ose se dévoiler et s’ouvrir vers la lumière. Nous, spectateurs, sommes touchés par le raffinement, l’harmonie de l’œuvre. Chaque aboutissement plastique, graphique ou poétique nous renvoie une image d’une maîtrise rassurante et sereine de ses éléments.
Prendre les clefs que nous tend Josette, c’est suivre son regard qui s’enroule autour d’un thème pour lui faire dire tous ses possibles; c’est épouser tous les angles d’attaque d’un concept de temps et d’espace pour les partager; c’est poursuivre avec ténacité une quête de soi, de l’autre; c’est témoigner du temps qui passe, comme elle le dit si bien :
« Je désire me réconcilier avec le silence
Apaiser ma souffrance
Emporter mes souvenirs
Retenir mes soupirs
Retrouver une paix spirituelle
Léguer ma mémoire aquarelle
Taire la vie pour l’écouter
Et partir sur la pointe des pieds »
Nous étions nombreux au vernissage : Il y avait là les représentants des JSA et de la M5S pour laquelle Josette œuvre sans compter ; Il y avait là les membres de sa famille vers lesquels allait plus particulièrement son témoignage ; mais aussi d’éminents membres de L’Académie des Arts et Couleurs dont Josette fait partie.
Et je n’oublie pas tous ses amis, heureux de la découvrir, au travers de toutes les facettes de son art.
Après avoir vu ses tableaux, je vous invite maintenant à entrer plus avant dans la partie intimiste de ses œuvres. Suivez-là dans ses « Délires (délices ?) Graphiques » faisant lien avec ses écrits. Parcourez son livret de poèmes « Au fil de mes émotions 1996-2010 »
Et comme Josette l’a si bien dit grâce à la citation de Michel Suffran mise en exergue, écoutez, regardez « bruire »la profondeur de ses silences.
Le fil rouge de l’exposition, ne prend-il pas tout son sens, au terme de la visite, à la lecture des mots de Jean Cocteau :
« Ecrire c’est pour moi dessiner, nouer des lignes de telle sorte qu’elles se fassent écriture ou les dénouer de telle sorte que l’écriture devienne dessin. »
Maïté L
L'exposition est à la M5S jusqu'au 31 mars.
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