En Tout Sens: balade hivernale au cimetière de la Chartreuse
Le 22 janvier au matin, le ciel était bleu, mais il gelait très fort ; cela n’entama pas l’envie d’entreprendre la balade insolite d’ en Tous Sens préparée par Jean-Marc Gruard et Yves Simone au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux ; rendez-vous avait été donné à la porte de l’église Saint Bruno et juste le temps de battre un peu la semelle , déjà Yves Simone sortait ses rouleaux de plans et gravures historiques.
Stendhal au XIXème siècle était venu en fiacre voir Le « Petit Père Lachaise » de Bordeaux : voilà ce qu’il écrivit dans son Journal de Voyage de Bordeaux à Valence :
« Magnifique cimetière de Bordeaux à côté de Saint-Bruno. Je ne sais pourquoi ce cimetière me rappelle celui de Bologne. Celui-ci n’a pas de monuments, mais il a de magnifiques platanes de 40 à 50 pieds de haut formant de belles enceintes carrées fort mélancoliques…
Sur chaque tombe il y a un petit jardin élevé de dix-huit pouces, long de cinq pieds et large d’un.
Les inscriptions de la nécropole de Bordeaux(sont) infiniment moins ridicules que celles de Père La Chaise… »
Quelle est l’origine de ce cimetière ?
Le célèbre jardin des Chartreux, conquis sur les marais, et dont la décoration fit l’admiration des visiteurs de l’époque est devenu le cimetière central de la ville et s’étend sur 25 ha. Il fut créé en 1791 pour des raisons de salubrité et réglementé par le préfet Delacroix, père du célèbre peintre.
L’originalité de ce cimetière tient aux quelques six cents chapelles érigées jusqu’en 1930, à la variété des monuments et des sculptures, à ses épitaphes singulières et à son espace arboré, sans oublier ses personnalités dans des domaines très différents. Une fois la porte monumentale franchie, Yves Simone nous entraîna à la découverte des allées et ses commentaires passionnants donnèrent de la vie à ces lieux réputés immobiles pour l’éternité.
Les sarcophages, pyramides, cippes, obélisques et stèles furent diversement décorés au cours des différentes périodes d’acrotères, urnes, frontons, colonnes, couronnes d’immortelles, anges…
On notera la présence du cénotaphe de Goya. Il a été élevé en 1928, pour rappeler le séjour bordelais du peintre qui avait été enterré à la Chartreuse un siècle plus tôt. Ses restes furent ensuite rapatriés en Espagne.
***
La visite, malgré le froid fut très instructive et donna envie aux plus réticents vis-à-vis de l’ambiance des cimetières de poursuivre ultérieurement l’exploration des allées non visitées ce jour-là.
Un nouveau rendez-vous a été pris et le groupe se retrouvera dans quelque temps(l'année prochaine?) pour une visite complémentaire de l’église Saint Bruno.
Pour en savoir plus sur le cimetière de la Chartreuse, suivez le lien suivant :
http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article1437
Maïté L
Commenter cet article