Claude Eloi, restauratrice
Toc et toc. Pan, pan et scrouitch !Les sons caractéristiques de l’activité viennent de là-haut : montez l’escalier. Suivez le fil rouge du plancher et vous entrez dans l’atelier où chacun se mesure à son projet personnel : peinture ou restauration d’objet selon les heures. Cherchez CLAUDE ELOI, en blouse blanche. Dix ans d’activités à dominante manuelle aux JSA, présente depuis le premier jour de l’ouverture du concept M5S. Une fidèle d’entre les fidèles dont on pourrait ne pas mesurer l’importance tant elle est discrète.
Restauratrice d’objets anciens dans le cadre professionnel, la décoration intérieure est avant tout un domaine dans lequel elle est très à l’aise. Le choix des couleurs, des formes, des volumes à habiter lui vient instinctivement, le professionnalisme fait le reste. Elle anime les ateliers de peinture et de restauration dans une ambiance agréable : Jamais un mot plus haut que l’autre. Très présente, Claude glisse d’un participant à l’autre.Des liens se créent, souvent affectifs, naissent de l’entraide, des compétences des uns et des autres. Il n’est pas rare de voir un bel ensemble de mains collaborant à une tâche un peu ardue. Il n’est pas rare de voir des arrêts sur actions, une prise de recul avant la décision suivante. L’atmosphère est laborieuse mais empreinte de calme et de sérénité.
A l’atelier rénovation, chacun arrive ici avec son objectif, son projet personnel défini par l’objet apporté afin de le rénover et bénéficie en contrepartie des échanges culturels et d’une dynamique de groupe.Claude a une conversation préalable avec chaque participant en fonction des goûts qu’il lui faut respecter tout en faisant bénéficier chacun de sa propre analyse et de la pratique de son métier. Avec gentillesse et patience, elle apporte l’aide nécessaire au choix des techniques, chacune ayant ses avantages et désavantages. L’atelier rénovation s’adresse à tous, tout comme l’atelier peinture, car Claude veille à ce que personne ne soit gagné par le découragement et progresse à son rythme.
En écoutant les maîtres-mots de Claude : désir, aimer, patience, persévérance, humilité et respect de l’autre, nous avons là toutes les qualités requises aussi bien de la part de celui qui s’engage dans une aventure gratifiante que de la part de l’animatrice.
Pour donner un second souffle à l’objet, on peut le travailler dans le respect de ce qu’il était, lui donner un autre style, le détourner de son usage premier : le choix du type de restauration en dépend.
Patience, patience : l’objet repart pour une vie de 10 à 15 ans. Personne n’agit à la légère. La patience nécessaire au départ est également cultivée dans la pratique de l’activité.
Persévérance et humilité : chaque objet devient un problème à résoudre dont les clés seront trouvées de concert peu à peu. Essais, tâtonnements, retours en arrière, faire, défaire et refaire : il ne faut pas hésiter à revenir sur son ouvrage. Lorsqu’il s’agit d’un fauteuil à retravailler entièrement, le déshabiller sera l’étape la plus facile. Viendront ensuite de multiples opérations qui sont très instructives à observer : les femmes manient le marteau, les hommes cousent avec des aiguilles courbes qui parfois se dérobent, la force se mesure à plusieurs.
Et puis il y a des petits moments d’émotion comme celui qui consiste à glisser un message pour la postérité dans l’assise du fauteuil. Survient enfin le moment tant attendu : la satisfaction de l’objet fini, preuve de vos compétences qui s’épanouissent dans un cadre unique, dans une ambiance agréable dont Claude est l’âme pensante.
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