BALADE EN TOUT SENS: Histoire d'îles:du théâtre à l'Île Nouvelle
Le 2 octobre, l’été indien nous accompagne jusqu’à Blaye où, sur proposition de
JEAN-MARC GRUARD,
nous prenons le bateau en direction de l’Île Nouvelle. Une balade sur l’estuaire sur le PETIT LÉON, pour commencer la journée où, en compagnie d’ALAIN COTTEN, vice-président du Conservatoire de l’estuaire, nous faisons un petit tour des îles.
naissance d'une nouvelle île
Présentation de l’estuaire et de ses six ports répartis tout au long, géographie des îles dont une est en formation, activités de pêche professionnelle : crevette, lamproie, pêche de l’esturgeon interdite depuis 1982 remplacée par la pibale qui est en train de disparaître à son tour : un équilibre fragile dont la pollution n’est pas exempte mais qui est moindre qu’ailleurs.
Lorsque nous arrivons sur l’Île Nouvelle, nous sommes accueillis dans le cadre de ce partenariat entre le Conseil Général et l’IDDAC pour poser un regard croisé sur les problèmes d’environnement et d’art.
GRAZIELLA, guide naturaliste fait l’historique de l’île et le point sur les travaux de renaturation entrepris afin de préserver l’équilibre de ce milieu inondable fragile, sans cesse remis en cause par les intempéries amenant des inondations, des déchets flottants et bien d’autres facteurs encore. 270 ha sont endigués, stabilisés par enrochement et l’île située sur un important couloir migratoire recèle 150 espèces d’oiseaux : 350 couples y ont niché.
Le soleil arrivant au zénith, notre groupe s’installe au cœur de l’ancien village, aujourd’hui déserté pour un pique-nique sous un chêne séculaire, le même qui nous avait abrités, en plus des parapluies à pareille époque, l’année dernière. Reste un peu de temps avant la séance de théâtre en plein air pour faire le tour du propriétaire entre les bâtiments dont un à la charpente remarquable et la nature entre ciel, terre, écluse, berges de l’estuaire et chenaux.
Lorsque les organisateurs battent le rappel, « L’AFFAIRE COIN-COIN OU LA DÉBÂCLE DU MONDE» nous fait converger vers le bâtiment où nous attendent les acteurs de la COMPAGNIE DU SOLEIL BLEU.
Chacun trouve sa place à même le sol et tout se met à faire coin-coin, même la souris de l’ordinateur, couplée à l’écran et convertie à la bonne cause : car nous sommes en direct avec le Groenland…
Une fois la distribution de produit anti moustique effectuée (pour les imprévoyants), SIMON et SÉBASTIEN nous exposent l'affaire
En septembre 2008, la NASA, lâche 90 canards en plastique jaune (rubber ducks) dans les trous du glacier Jakobshavn au Groenland pour mesurer la vitesse des courants et étudier les effets du réchauffement climatique. Car la quantité de glace déversée par les glaciers du Groenland dans l’Atlantique a presque doublé en 5 ans. Depuis, aucune nouvelle des coincoins lâchés dans la soupe de glace : ils portent sur leur dos une écriture en anglais, danois et inuit.
La géographie ouvre donc de nouvelles perspectives à la fiction. Plusieurs spectacles sur le thème environnemental se déroulent dans la région parisienne : ils ont pour nom « Plus ou moins Zéro » ou encore « Les Arpenteurs » et France Culture leur a consacré une émission le 17 octobre à la mi-journée.
La géographie devient un objet littéraire et théâtral, pratiqué de façon novatrice à partir de nos préoccupations contemporaines et s’invite à travers des espaces atypiques transportés sur scène. Un agrégé de géographie, FRÉDÉRIC FERRER, par ailleurs acteur et metteur en scène a consacré deux vraies fausses conférences géographiques « à la recherche du canard perdu ».
Ils ont disparu? Mais où sont passés les coincoins? Peut-être seront-ils repêchés par quelque pêcheur inuit.
Et que peuvent-ils nous dire du monde de demain, celui qui va naître de la fonte des glaces ? Celui qui pourrait bien faire disparaître un jour les îles et les rives de l’estuaire ?
La Compagnie du Soleil bleu a décidé de partir à leur recherche et de faire théâtre de cette quête.
Un coincoin est-il sur l’Île Nouvelle ? Si oui, prière d’en aviser SÉBASTIEN LAURIER (il a écrit le texte et fait la mise en scène) et ses compères ou le BCC : le bureau des cherche coincoins.
Pour cela, SIMON et SÉBASTIEN ne ménagent pas leur peine ; ils savent que les enfants sont les amis des coincoins : ils en font leurs meilleurs limiers : il faut s’approprier le concept de coincoin, penser Coincoin, et repartir avec une touche de jaune coincoin dans un coin de sa tête pour ne pas perdre de vue le réchauffement climatique.
Lorsque nous remontons à bord du PETIT LÉON et que nous regagnons la citadelle de BLAYE en compagnie de JEAN-MARC, il se trouvera toujours un membre du groupe pour faire allusion aux coincoins. Nous finissons la journée avec des visions de ciel par-dessus les toits.
La MAISON DES CINQ SENS et JEAN-MARC GRUARD forts de cette première expérience de théâtre insolite réussie vous invitent à vous joindre à la prochaine séance de théâtre sur l’eau qui aura lieu à BORDEAUX, à bord de la péniche SORELLINA, le JEUDI 17 NOVEMBRE à 19H30. On y jouera « UNE DEMANDE EN MARIAGE TOUT-TERRAIN », une pièce de TCHEKHOV revisitée par la COMPAGNIE « AU CŒUR DU MONDE/ LES LUBIES ».
INSCRIVEZ-VOUS. VENEZ NOMBREUX.
Et en attendant, n’oubliez-pas qu’un coincoin peut se cacher là où vous l’attendez le moins. Soyez vigilants.
Maïté L
pour rappel, notre balade d'octobre 2010:
http://www.maisondes5sens.fr/article-balade-en-tout-sens-a-l-ile-nouvelle-octobre2010-61959503.html
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