Balade EN TOUT SENS à La Bastide avec Yves Simone
Jour de brouillard sur Bordeaux : nous avons rendez-vous avec Jean-Marc GRUARD et sorties EN TOUT SENS, place Stalingrad, au pied du Lion de Veilhan. YVES SIMONE arrive sur son vélo décoré
et commence à réchauffer l’atmosphère encapuchonnée : nous allons découvrir La Bastide, cartes à l’appui, Yves Simone va nous montrer son évolution au cours de l’Histoire, à grands pas et avec beaucoup d’enthousiasme.
Les terres marécageuses des origines ont peu à peu cédé la place à la vigne avant d’évoluer vers une ère industrielle où les chantiers navals(Le France, le plus grand cinq mâts du monde y fut construit), les industries alimentaires (liqueurs, distilleries, huileries, vinaigreries, grands moulins, conserveries),
le bois le charbon et l’acier, la construction automobile étaient à leur apogée.
Tout cela impulsé par la construction du Pont De Pierre en 1851 et par la construction de la gare d’Orléans en 1852. Celle-ci fut la première à permettre le trajet Paris-Bordeaux.
La Bastide s’étendant entre Floirac et Lormont, était rattachée à Cenon. Avec ses 5 gares, une mairie, des écoles, une église, des dizaines d’entreprises, des milliers d’ouvriers et une vie portuaire intense … La Bastide deviendra un quartier de Bordeaux en 1865
Avant la construction du Pont, le franchissement de la Garonne s’effectuait grâce à des bateliers, très mal vus car ils escroquaient les passagers, notamment les pèlerins. Sur le Pont, il fallait verser à l’octroi jusqu’au début du XXème siècle,1 sou comme piéton et 5 sous comme cavalier.
Nous avons sillonné les rues de La Bastide et leurs échoppes témoignant du passé,
la Zac Cœur de Bastide et le renouveau architectural signe d’une réhabilitation du quartier après des années de friche et d’abandon. A deux pas du Jardin botanique où le monde végétal est présenté dans sa diversité (11 milieux du Bassin Aquitain) et où le graphisme des portes se marie avec la note contemporaine des immeubles se situent le bâtiment de l’Université aux lignes épurées, aux matériaux étonnants se mariant avec la lumière naturelle et la présence de végétaux ainsi que les logements étudiants se jouant du noir et du blanc.
Non loin, l’église Sainte-Marie de La Bastide( nous rappelant que les marins Terre-Neuvas habitant ici se vouaient à la vierge) dresse ses échafaudages ; elle qui fut construite difficilement sur un terrain marécageux par Abadie, l’architecte du Sacré Cœur à Paris.
Une fois l’avenue Thiers( route de Paris), traversée, nos deux bastidiennes, Josette et Nicole, ont hâte de se retrouver dans le quartier de leur enfance :
Rue Calmelle nous voyons des aménagements pilotes : (20 à l’heure, chicanes, bitume végécol (sans pétrole), structures métalliques, arbres, plantations, éclairage ne se déclenchant qu’au passage de personnes, conservation des échoppes ;mais, nous apercevons déjà la maison où est née Josette, au bout de la rue de Nuits. Nous irons ensuite voir les premiers bains douches, puis les suivants qui ont persisté jusqu’en 1970, avant d’arriver face à la Maison Cantonale, clou de la visite, lieu emblématique de La Bastide.
Construite par Cyprien Alfred Duprat elle fut achevée en 1925. Certains d’entre nous découvrent un bâtiment étonnant, style Art Nouveau, orné d’un beffroi et de hauts pignons, d’un porche en éventail avec prétoire, bibliothèque, salle de conférence et de spectacle. Avec ses murs en brique rouge, son toit pentu, la Maison Cantonale rappelle des souvenirs émouvants à Nicole dont le père en a été le concierge durant de nombreuses années.
Josette et Nicole n’ont ensuite d’yeux que pour l’école maternelle rue de Nuits et pour l’école primaire, place Montau, sur laquelle trône la statue du bon docteur Chabrely, « médecin des pauvres »…
Mais nous repartons vers une autre page d’Histoire étonnante en passant devant la crèche fondée par Hypolite Sursol ; propriétaire des Docks Sursol, il construisit en 1863 des estacades permettant de faire passer la marchandise directement des bateaux sur des wagons qui circulaient sur 13 voies ferrées privées. Dans la même rue, il reste des traces de la Poste à cheval avec d’anciennes écuries et la maison du maréchal ferrant.
Notre groupe fait halte devant la caserne des pompiers construite en 1954 sur les quais, à la place de la gare de l’État. Symbole de modernité, elle semble avoir mal vieilli. Un coup d’œil à la Garonne et sa rive droite fondue dans le brouillard et nous revoilà aux pieds du Lion, près du vélo d’Yves Simone. La visite se termine avec l’impression qu’Yves Simone a su si bien faire revivre le passé et l’espoir de La Bastide qu’il pourrait nous en avoir donné le goût.
Au revoir Yves ! Rendez-vous l’année prochaine pour une autre sortie EN TOUT SENS concoctée pour notre plus grand plaisir en partenariat avec Jean-Marc !
En attendant : prochaine sortie EN TOUT SENS avec Jean-Marc et l’association Pétronille le 11février au matin au Domaine de Certes, à 10h.
Maïté L
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